Conseils & fiches Guide stratégique Comment bien choisir son emplacement commercial : le guide 2023

Comment bien choisir son emplacement commercial : le guide 2023

Que vous vous lanciez dans l’entrepreneuriat, la franchise ou que vous cherchiez simplement à déménager votre entreprise, le choix de l’emplacement de votre local commercial est une étape essentielle pour le succès de votre entreprise. Nous allons donc vous guider à travers les éléments clés que vous devrez prendre en compte pour choisir l’emplacement de votre futur commerce, restaurant ou agence.

  1. Les enjeux de l’emplacement commercial
  2. Centre-ville : le graal ? Pas si simple
  3. Quartier résidentiel : l’importance du pôle de proximité
  4. Centre commercial : l’intérêt du flux de consommateurs
  5. Zone pionnière : entre risque et potentiel
  6. Bail commercial : les points de vigilance
  7. Bien comprendre le pas-de-porte

Les enjeux de l’emplacement commercial

On a coutume de dire que les 3 raisons qui font qu’un commerce est performant sont l’emplacement, l’emplacement, l’emplacement.

Tous les sites de création d’entreprises vous en parleront : c’est un facteur fondamental de la réussite du projet d’entrepreneur. Alors oui, vous pouvez avoir le coup de cœur pour un local, mais non, cela ne doit certainement pas vous suffire pour prendre une décision.

A priori vous ne souhaitez pas devenir chef d’entreprise dans le commerce, la restauration ou les services pour 1 an et votre projet doit fonctionner sur le long terme. Car au-delà de votre gagne-pain, votre commerce est un investissement qui doit être rentable et prendre de la valeur pour être revendu, que ce soit pour entreprendre de nouveaux projets ou prendre une retraite bien méritée. La vie de commerçant et de chef d’entreprise n’est pas de tout repos.

Vous allez donc devoir apprendre les forces (flux, visibilité, etc.) et faiblesses (parking, concurrence, etc.) des différents types d’emplacements ainsi que les méthodes pour les analyser et les comparer. Ça tombe bien, vous êtes au bon endroit !

Centre-ville : le graal ? Pas si simple

L’implantation en centre-ville est un peu le Graal de tout commerçant à tort ou à raison d’ailleurs, car toutes les zones ne se valent pas. Les commerces d’équipements de la personne et la restauration y sont rois. Le flux y est à la fois varié et continu car il regroupe aussi bien des emplois, des services publics, des équipements culturels, des commerces. De plus, il est bien souvent la plaque tournante des infrastructures de transport (cependant ce dernier point est un peu en train de changer, voir plus bas l’article, sur les dangers de l’aménagement du centre-ville).

Dans votre étude d’implantation et votre étude de marché, un emplacement en centre-ville est souvent un plus pour votre partenaire financier (sous réserve d’un centre-ville dynamique bien sûr).

Spécificités du commerce de centre-ville

Que ce soit en ville moyenne ou en grande ville, le centre est le lieu par excellence du commerce et de l’échange commercial.

Même si on a tendance à opposer le « petit commerce » de centre-ville et les centres commerciaux de périphérie, si toutes les grandes enseignes sont en centre-ville c’est qu’il y a une raison : le flux est permanent, les commerces sont mixtes et la dynamique commerciale est plus légère et plus diffuse qu’en centre commercial. On retrouve une ambiance de ballade que les centres commerciaux n’ont jamais vraiment réussi à reproduire. L’achat plaisir a toute sa place parce que le plaisir vient aussi de la flânerie commerciale et pas uniquement de l’acte d’achat.

C’est aussi un lieu privilégié du commerce indépendant, notamment dans la mode. Dans ce cas, il faut cependant faire partie d’un pôle thématique et le démontrer dans son étude de marché en mettant en évidence les locomotives commerciales à proximité.

Par ailleurs, la zone de chalandise d’un centre-ville s’étend sur l’ensemble de l’aire d’attractivité de la ville et si on considère les flux touristiques cela peut aller très très loin.

On observe traditionnellement des regroupements de commerces en centre-ville avec plusieurs types de structures :

  • En étoile autour d’une place centrale : Ou d’un lieu emblématique (Cathédrale ou Beffroi, grande place des boulistes, mairie,…). Dans ce cas, plus on est proche du centre de l’étoile, plus on bénéficie de la convergence des flux. On y retrouve d’ailleurs souvent les hubs de transports (métro, tram, bus).
  • En groupement par rue: Dans ce cas, cela peut se limiter à une rue principale dans les petites villes jusqu’à une spécialisation plus ou moins marquée dans les grandes villes. Certaines rues sont devenues incontournables pour les grandes enseignes qui souhaitent allier chiffre d’affaires et image : Les Champs Élysées à Paris, la rue Sainte-Catherine à Bordeaux, la rue du Calvaire à Nantes, ou la Grand’Place à Lille.
  • En pôle commercial organisé: Les galeries commerciales de centre-ville ont permis de développer les m² en cœur d’îlots de centre-ville pour pallier les manques d’emplacements en façade de rues. Ce qu’on a souvent trouvé sous la dénomination de « passage » n’est plus à la mode aujourd’hui suite notamment à quelques échecs retentissants, même sur des axes majeurs de commerces. Dans l’étude d’implantation il est nécessaire de vous rassurer (ainsi que vos partenaires) sur le flux de la galerie. On peut être en plein centre-ville mais isolé en fond de galerie, voir au sous-sol, dans une zone annexe.

Il y a bien sûr des exceptions, quand le passage est historique ou quand il est poussé par des locomotives comme Zara et la Fnac Galerie Nationale à Tours ou le Passage Pommeraye à Nantes. Certains centres commerciaux de centre-ville ont aussi trouvé leur place comme le Centre Étoile Jacobins au Mans.

Les différents types d’emplacements de centre-ville : n°1, 1bis, 2 et 3

En échangeant avec les professionnels de l’immobilier commercial, vous entendez souvent parler des emplacements n°1, 1bis ou 2.

Cette numérotation des emplacements est une qualité qui leur est donnée suivant la concentration des commerces et notamment des enseignes leaders. On utilise en règle générale cette qualification pour les zones de centre-ville. Attention cependant, cette classification n’a rien d’officielle, et ne vous empêche pas de mener votre propre enquête terrain.

Il est ainsi possible de lister :

  • Les emplacements n°1: les rues ou parties de rues concentrant les commerces à forte notoriété et forte attractivité.
  • Les emplacements 1bis: les rues ou parties de rues adjacentes aux emplacements n°1 pouvant tirer bénéfice de cette attractivité.
  • Les emplacements n°2: les rues ou parties de rues secondaires où l’on trouve les boutiques n’ayant pas les moyens d’investir dans le centre-ville.
Exemples de zones commerciales sur Nantes

Exemples de zones commerciales sur Nantes

La qualité de l’emplacement est définie en type d’emplacement commercial par les agents immobiliers. Attention cependant, comme il est plus facile de présenter un bien en emplacement numéro 1, nos amis du secteur ont parfois tendance à surévaluer un emplacement. Aussi dans votre étude de marché il faut analyser cette dénomination avec recul et (je me répète) bien mesurer la réalité du flux commercial.

Aujourd’hui les tops emplacements sont pris par les grandes enseignes nationales. Par ailleurs, trouver un local commercial à proximité des magasins attractifs est également compliqué car les emplacements 1bis des rues adjacentes sont devenus très chers par effet de ricochet. La seule façon désormais de vous implanter à moindre frais en tant qu’indépendant sur ce type d’emplacement commercial est de vous contenter des petites surfaces ou des espaces atypiques dans lesquels les enseignes ne peuvent pas développer leur concept (cas typique des magasins de bonbons dans les boutiques « couloirs »).

Autre solution pour investir dans les emplacements n°1 : passer par le modèle de la franchise. Mais là, il vous faudra de solides moyens, notamment en reprenant une franchise existante et qui fonctionne. Le loyer, ou taux d’effort doit osciller idéalement entre 5 et 10% du chiffre d’affaires… Faites le calcul !

Sur les zones 1bis en revanche, il reste tout de même des possibilités dans certaines villes mais attention, il faut que ces zones proches du coeur commercial possèdent au moins un atout indéniable : être face à l’arrêt de transport, être entre le parking et la rue principale,… dans votre enquête il vous faudra repérer les parkings et les sens du flux. De plus, le fait que les emplacements n°1 soient quasi-intouchables implique forcément un développement de la zone 1bis voire même de la zone 2. Aussi il faut être attentif en zone 1bis aux commerçants et/ou enseignes qui se lancent et qui peuvent devenir de véritables locomotives pour votre propre commerce.

Autre solution, investir dans des emplacements en effectuant ou en demandant un changement de vocation entre commerce et artisanat par exemple, ou en habitation et commerce. Dans notre laboratoire Nantais, nous voyons par exemple une extension du commerce de mode de la zone n°1 « Rue Crébillon » vers les rues adjacentes qui sont (pour combien de temps?) un pôle historique de restauration. Aujourd’hui, « Les Petites » ou « American Apparel » côtoient les bars à vins. Cette stratégie de changement de vocation commerciale d’une rue ou d’un quartier peut donc faire partie de votre stratégie.

Concernant les emplacements ou zones 2 voire 3, il faut véritablement mesurer les choses. Ces zones drainent peu de flux mais sont parfois intéressantes pour les raisons suivantes :

  • Financièrement, elles sont accessibles.
  • Elles permettent souvent de se garer plus facilement qu’en hypercentre. Elles sont en quelque sorte « avant la barrière » créée par le centre-ville.
  • En général, il y a au moins un quartier aisé à proximité directe du centre et pour les commerces de proximité cela peut avoir un impact très positif (fleuristes, traiteurs, coiffeurs,…).
  • Dans certaines villes en proximité du centre se sont développés des commerces particuliers qui peuvent intéresser votre clientèle : le quartier des antiquaires est par exemple souvent en zone 2, de même pour le quartier des créateurs et artistes, des musées où certaines parties anciennes des villes reléguées pour cause d’exiguïté des locaux disponibles.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, n’hésitez pas à consulter notre article sur le sujet. ou consulter l’article ou la carte des meilleurs emplacements partout en France.

Accéder à la carte géomarketing des meilleurs emplacements commerciaux en France

La relation type d’emplacement / type de commerce

Autour de ces grands axes, structurant le commerce, se diffusent des emplacements 1bis ou 2 en se spécialisant dans les grandes villes. À Nantes, notre laboratoire du commerce, la rue d’Orléans concentre l’essentiel du commerce de la chaussure et les bijouteries / horlogeries, en plein cœur de la zone commerciale du centre-ville. Bien entendu, s’installer dans la même rue est difficile mais pour vendre des chaussures, rester dans un périmètre proche est un facteur de flux qualifié pour ce type d’achat et cela se paie.

Il est toujours possible de déroger à la règle et avant tout parce qu’on n’a pas toujours le choix du local idéal. Cependant attention, il faut tout de même rester un minimum cohérent avec les commerces environnants et éviter la faute de goût. Pour une parfumerie mieux vaut être voisin d’une agence de voyage que d’une charcuterie par exemple (encore que s’il s’agit de la meilleure de la ville, cela peut se discuter!).

Votre banquier va bien regarder votre projet et si ce facteur n’est pas pris en compte dans l’étude de marché, il vous demandera sans doute des explications.

Au-delà de la vocation de la zone par elle-même, il faut bien sûr s’interroger sur ses voisins directs mais là, on entre plutôt dans l’analyse du local commercial que la zone d’implantation.

Le grand danger du centre-ville : les projets d’aménagements !

Les dangers principaux sur les centres-villes sont les aménagements. Le centre-ville est perçu par les élus comme les citoyens comme un marqueur très important de l’identité de la ville. Il est aussi mécaniquement le centre de convergence des axes de transport. Dans ce cadre, le centre-ville se retrouve souvent en tête des stratégies d’aménagement portées par les mairies.

Pour l’entrepreneur du commerce cela a des conséquences très directes, sonnantes et parfois trébuchantes. Quand on a payé cher un local commercial en centre-ville, ça peut vite devenir compliqué si on enchaîne avec 3 ans de travaux dans la rue (Par exemple : les travaux du Tram à Brest).

Il faut tout de même noter qu’il existe une commission d’indemnisation. Aussi, renseignez-vous auprès du service de l’urbanisme de votre mairie des projets, et notamment de :

  • La piétonisation qui connaît un regain de ferveur de la part de nos élus et qui, pour certains commerces, est signe d’arrêt de mort.
  • L’interdiction partielle ou totale des voitures en centre-ville et dans ce cas, il vaut mieux être situé dans une zone proche des parkings d’entrée de centre.
  • La « tramisation » : à la mode dans la plupart des grandes / moyennes villes, le tram peut-être un atout une fois en activité, mais pendant les travaux votre local commercial subira les désagréments.
  • La création d’une nouvelle zone : en voulant dynamiser le commerce, élus et promoteurs ont créé des extensions du centre-ville, détruisant la dynamique existante et/ou déplaçant le cœur commercial au détriment des boutiques en place.

Attention aux zones froides et aux projets d’ouvertures de nouveaux lieux commerciaux !

Quartier résidentiel : l’importance du pôle de proximité

Un emplacement dans un quartier résidentiel peut offrir une clientèle locale fidèle et un faible coût de location, mais peut être moins visible pour les clients en dehors de la zone. Les locaux commerciaux dans les quartiers résidentiels sont souvent des bâtiments plus anciens, nécessitant parfois des travaux de rénovation. Ce qui est certain c’est que votre local doit être situé dans un pôle de proximité existant ou en devenir.

Qu’est-ce qu’un pôle de commerce de proximité ?

Le pôle de proximité se caractérise par un ensemble de commerces et de services proches les uns des autres, répondant aux besoins de consommateurs proches. La taille de la zone de chalandise est de l’ordre de 500 mètres à pied, de 1 à 5 km en voiture, autrement l’échelle du quartier ou du village. Dans sa forme la plus aboutie, il se construit autour d’une place et propose la plupart des commerces et services de proximité. On trouve ce type de pôle dans les quartiers des grandes villes ou dans les centres de petites villes et bourgs.

Exemple Pôle de Proximité du quartier Doulon à Nantes

Exemple Pôle de Proximité du quartier Doulon à Nantes

Pourquoi choisir le pôle de proximité ?

Le pôle de proximité est intéressant car quand il fonctionne, il est garant d’une certaine rente, ayant en générale peu de concurrence directe. Il existe aussi de nombreux pôles où le potentiel est sous-exploité. En effet, si l’emplacement est primordial, il ne constitue pas une garantie à lui tout seul. Il y a donc des magasins qui ne fonctionnent pas parce que leurs produits ou leur concept ne sont pas au niveau qu’attendent les consommateurs. Ce type d’emplacement est donc intéressant à reprendre s’il est clair que l’échec n’est pas dû à l’emplacement mais bien au concept.

Concrètement en pôle de proximité, que ce soit en reprise ou en implantation, vous devez vérifier les 4 faits suivants (ou en tout cas vous assurer qu’ils ne constituent pas un handicap insurmontable) :

  1. Vous devez être en position de monopole local : Cela veut dire être le seul commerce de votre type dans le pôle. Il y a des exceptions si le pôle est isolé, comme en bourg rural, desservant plusieurs communes, ou si l’un des commerces est de mauvaise qualité. Ceci étant dit, 2 boulangeries dans le même pôle c’est très souvent une de trop! et souvent l’une prend le pas sur l’autre. Il reste encore des pôles où toute l’offre de proximité n’est pas représentée !
  2. Vous devez avoir un nombre minimum de consommateurs-résidents à proximité : En ville, la clientèle de proximité se situe dans un rayon de 500m à pieds et de 1/1.5kms en voiture maximum.
  3. Vous devez disposer d’un parking à proximité du magasin : En proximité, les consommateurs veulent passer rapidement en revenant du travail ou sur le chemin de l’école. Pas question de se garer à 500m pour aller chercher sa baguette. Par ailleurs, vous devrez vérifier que ces parkings offrent une réelle rotation aux heures de pointes et qu’ils ne sont pas « squattés » (bureaux, gare,…).
  4. Vous devez éviter les mauvais commerces : Si la boulangerie de votre pôle ne fonctionne pas dites-vous que votre pharmacie, ou votre magasin d’optique en pâtiront forcément.

Comment identifier et visiter les pôles de proximité ?

Peu d’entre nous connaissent en réalité tous les pôles commerciaux secondaires et les pôles de quartiers. La raison est simple : on connaît en générale bien les lieux où l’on a ses habitudes, qui sont le centre-ville, 3 ou 4 zones commerciales, le pôle de proximité le plus proche de chez soi, celui près de son lieu de travail et quelques autres autours des lieux d’activités éducatives, culturelles ou sportives. C’est aussi pour cela que beaucoup d’entrepreneurs du commerce prennent un local commercial proche de chez eux alors que – bien entendu – ce n’est en aucun cas un gage de réussite.

Les bons marqueurs de ces pôles sont les commerces et services répartis au croisement des flux de population, soit : les agences postales, les agences bancaires, les équipements de quartiers (crèche, bibliothèque,…) mais aussi les commerces de bouche et les tabacs/presse.

Commerces et services typiques d’un pôle de proximité :

Alimentaire

  • Épicerie – supérette
  • Supermarché
  • Boucherie / Charcuterie / Traiteur
  • Boulangerie / Pâtisserie
  • Poissonnier
  • Caviste
  • Confiseur
  • Fromager
  • Surgelés

Banques – Assurances

  • Banque
  • Assurance

Immobilier

  • Agence immobilière

Beauté

  • Coiffure
  • Institut de beauté

Santé

  • Opticien
  • Pharmacien

Magasins spécialisés

  • Tabac – presse
  • E-cigarette
  • Fleuriste
  • Mercerie
  • Photographe

Public

  • Bureau de Poste

Horeca

  • Brasserie
  • Pizzeria
  • Restaurant
  • Restauration rapide (indépendants)
  • Café – bar

Services divers

  • Cordonniers
  • Couture
  • Pressing

En visitant ces pôles vous aurez la possibilité de voir si votre secteur est représenté. Si ce n’est pas le cas, il faut pousser vos investigations et interroger les autres commerçants (Par exemple, pourquoi n’y a-t-il pas de pressing dans le quartier?).

Nous vous invitons donc à regarder autour de vous, et à visiter les différents pôles de commerces des quartiers que vous ne connaissez pas ou des communes alentour. Mieux vaut un bon emplacement à 15 minutes de chez vous qu’un mauvais emplacement dans la rue d’à côté !

Donc partez en promenade et visitez le plus possible de commerces de votre secteur : c’est là, sur place, que vous en apprendrez le plus ! Et puis en vous rendant sur place, vous pourrez interroger les commerçants pour savoir s’ils ont des informations sur un éventuel bail ou fonds de commerce dont l’entrée dans le marché n’est pas encore officielle.

Centre commercial : l’intérêt du flux de consommateurs

Si vous avez un concept qui renouvelle un circuit commercial ou si vous êtes en franchise, vous pouvez envisager une implantation en centre ou en zone commerciale. De fait, les loyers sont en moyenne plus chers qu’en ville à qualité d’emplacement comparable, pourquoi ? Parce que vous achetez du flux et en plus du flux commercial, et cela à une valeur que l’on va logiquement vous faire payer.

En 2013, ce furent plus de 350 000m² qui ont été ouverts en centre commercial. Pour cette même année, on a cependant noté une baisse de la fréquentation de +/- 1.7% correspondant à une baisse du chiffre d’affaires de 1.5%. Ceci étant dit, ces chiffres sont des moyennes et tous les centres commerciaux ne subissent pas cette tendance négative.

Les centres commerciaux offrent une forte concentration de consommateurs et vous profiterez du flux des familles venant y faire leur shopping. Et si le centre commercial abrite de grandes enseignes très attractives, vous bénéficiez de leur visibilité. Mais attention, même dans un grand centre commercial il y des emplacements n°1 et des n°2 voire des n°3. C’est ce qu’on appelle les zones chaudes/froides du centre.

Globalement les loyers y sont plus chers, surtout en zone chaise prêt des locomotives commerciales (Ikea, H&M, …). Par ailleurs vous devrez cotiser à des services communautaires (communication, évènement, …).

Exemple d'un plan de centre commercial

Exemple d’un plan de centre commercial

Avant de vous lancer nous vous conseillons de vous renseigner directement des centres commerciaux (il y a en France près de 800 centres commerciaux). Vous pouvez contacter directement les centres ou passer par des commercialisateurs. Si vous passez par un agent spécialisé, il saura vous indiquer les emplacements disponibles dans votre zone. Le CNCC (Conseil National des Centres Commerciaux) vous propose notamment de nombreuses ressources.

En attendant, voici les 3 points à absolument vérifier pour votre emplacement en centre commercial.

1. Le flux de fréquentation du centre commercial

Depuis quelques années, la fréquentation est à la baisse, mais ce n’est pas vrai partout. Regardez bien le parking, est-il saturé ? Est-il vide ? Prenez soin de vérifier la fréquentation aux heures creuses, et à la pause déjeuner. Des enseignes leaders ont-elles quitté le centre récemment ?

N’hésitez pas à demander au gestionnaire du centre sa dernière étude de fréquentation.

2. La compatibilité de votre concept avec le casting ou la plateforme de marque du centre

Un centre commercial c’est avant tout une identité. Cette identité est construite par plusieurs facteurs (architecture, niveau de gamme,…) et il est important qu’elle cadre avec votre propre identité commerciale.

En premier lieu, il vous faut savoir quel type de centre vous conviendra le mieux en étudiant quelques centres commerciaux de votre région. Voici quelques exemples de types de centres commerciaux :

  • La galerie marchande : Appuyée sur une locomotive alimentaire, la galerie commerciale ou « galerie marchande » comporte peu de magasins avec une prédominance des services (pressing, coiffure, …) et une sur-représentation d’indépendants. Dans les plus grandes on y retrouve des enseignes de moyenne gamme (Jules, Celio, …). Si vous êtes un indépendant, ce type de galerie est accessible car un peu délaissé par les enseignes nationales.
  • Le centre commercial « fashion »: Un grand classique, c’est un grand centre commercial où domine l’offre de mode. On y retrouve les grandes enseignes comme H&M, Zara,…
  • Le centre commercial « paquebot »: Ce sont les derniers nés, ils sont très fortement identifiés au niveau architectural, on y retrouve notamment de la mode classique, des nouveaux concepts de magasins, des marques premium, et une partie loisirs/restauration.

Si le casting est bon, attention tout de même : il faut que votre concept ait un minimum d’originalité. En centre commercial, vos concurrents sont directement à portée du consommateur, et ce dernier sait faire la comparaison de manière immédiate. Si vous n’apportez rien de nouveau par rapport aux enseignes présentes, le consommateur le verra très vite une fois la curiosité passée.

3. La forme d’exploitation du centre commercial et aux coûts annexes

La forme d’exploitation du centre commercial a aussi son importance. Dans le cas de propriétaires exploitants, il y a par exemple une certaine inertie. Concrètement, c’est comme si vous étiez dans une copropriété et donc la codécision et la négociation prennent du temps.

Dans les centres de locataires la flexibilité et l’adaptabilité sont plus grandes, et vous possédez de toute façon la propriété commerciale de votre local, aussi, vous pourrez céder votre bail avec votre fonds de commerce (vérifiez ce point dans tous vos contrats).

Vous devrez également rencontrer si possible les représentants de l’association des commerçants qui pourront vous en apprendre davantage sur le centre. En association ou en GIE (Groupement d’Intérêt Économique) il vous sera demandé un cotisation pour les frais communs (communication, publicité, animation,…). Si des travaux sont prévus, une partie de leurs coûts sera répercutée sur les magasins, d’une manière ou d’une autre.

La zone pionnière : entre risque et potentiel

Une zone pionnière est une zone où il y a peu de commerce, soit parce qu’elle n’a pas déjà été ciblée par des enseignes, soit parce qu’elle se situe dans un quartier nouveau ou en rénovation urbaine.

Il est clair que s’implanter dans une zone pionnière sans commerce préexistant peut être risqué. L’absence de clients établis peut rendre la croissance plus difficile, il faudra communiquer sur la zone.

Mais cela peut également offrir de grandes opportunités. Les loyers peuvent être plus bas dans ces zones, offrant des avantages économiques à court terme. On peut également booster son business si l’offre n’est pas encore proposée aux consommateurs. Seulement il vous faudra prendre plus de risques, donc prévoir plus de précautions. Vous devrez notamment vérifier :

  • Que le « stock » de consommation à proximité est suffisant, car en général les zones vides le sont parce qu’il n’y a pas assez de potentiel.
  • Que les tendances de croissance de la population sont favorables, utilisez notre service gratuit de profiler de zone de chalandise en page d’accueil pour en savoir plus sur votre zone.
  • S’il y a des projets urbains dans le quartier ou la commune.
  • Que les consommateurs soient prêts à fréquenter votre magasin et à acheter des produits (pour cela vous pouvez aussi consulter notre guide dédié à l’étude de marché).

Enfin,  dans ces zones, il est important de comprendre la réglementation locale et l’avenir du développement immobilier dans la zone et surtout : il faut négocier ce risque avec le bailleur !

Bail commercial : les points de vigilance

Le bail commercial est un contrat entre un propriétaire et un locataire qui définit les conditions d’utilisation d’un emplacement commercial. Il peut inclure des termes tels que la durée du bail, le loyer, les conditions de rénovation et de réparation, et les obligations des deux parties. Autant d’éléments sur lesquels vous devez être particulièrement vigilant avant de vous engager.

La durée du bail

La durée du bail est un aspect clé du contrat car elle détermine la longueur du contrat entre le propriétaire et le locataire. Cela peut varier de quelques mois à plusieurs années.

Il est important de bien réfléchir à la durée du bail car elle peut influencer les décisions d’investissement et les plans d’affaires du locataire. Par exemple, un locataire qui s’engage sur une période plus longue aura plus de temps pour rembourser son investissement et développer son entreprise, mais il sera également tenu de payer des loyers pendant une période plus longue.

Le loyer

Le loyer est un autre élément clé du bail commercial. Il s’agit du montant que le locataire paie au propriétaire pour utiliser l’espace commercial. Il peut être fixe ou indexé sur l’inflation et peut être révisé périodiquement.

Il est important de bien comprendre les conditions de loyer, car elles peuvent avoir un impact important sur les finances du locataire. Par exemple, un loyer élevé peut rendre difficile pour un locataire de rembourser son investissement ou de développer son entreprise.

Les conditions de rénovation et de réparation

Les conditions de rénovation et de réparation sont également incluses dans le bail commercial. Elles déterminent qui est responsable des réparations et des rénovations de l’espace commercial.

Il est important de bien comprendre ces conditions car elles peuvent influencer les décisions d’investissement et les coûts associés à l’utilisation de l’espace commercial.

Les obligations des deux parties

Le bail commercial définit également les obligations et les responsabilités des locataires et des propriétaires en ce qui concerne l’utilisation de l’espace commercial. Par exemple, le locataire peut être tenu de maintenir l’espace commercial en bon état, tandis que le propriétaire peut être tenu de fournir un environnement sûr et fonctionnel.

Il est important de bien comprendre les obligations de chaque partie pour éviter les malentendus et les conflits futurs.

Bien comprendre le pas-de-porte

Le bail commercial et le pas-de-porte sont des aspects importants de la législation du bail commercial. Le bail commercial est un contrat entre un bailleur et un locataire qui définit les conditions d’utilisation de l’espace commercial pour une période déterminée. Le pas-de-porte, quant à lui, est une somme d’argent unique versée par le locataire au propriétaire lors de la signature du bail commercial. Ce paiement est généralement effectué en plus du loyer mensuel et des autres frais liés à l’utilisation de l’espace commercial.

Les variables influençant le montant du pas-de-porte

Le pas-de-porte est souvent un montant relativement important, et peut varier en fonction de plusieurs éléments, mais il peut offrir des avantages importants pour le locataire, tels que la sécurité et la personnalisation de l’espace commercial.

  • La localisation est l’une des variables les plus importantes influençant le montant du pas-de-porte. Les espaces commerciaux situés dans des zones à forte circulation ou dans des centres commerciaux prestigieux auront généralement des pas-de-porte plus élevés.
  • La qualité de l’espace commercial est également un facteur important. Les espaces modernes et bien entretenus auront généralement des pas-de-porte plus élevés que les espaces anciens et mal entretenus.
  • La taille de l’espace commercial est un autre facteur important. Les espaces plus grands auront généralement des pas-de-porte plus élevés.
  • La durée du bail et le coût du loyer mensuel peuvent également influencer le montant du pas-de-porte. Les baux à long terme avec des loyers élevés peuvent nécessiter des pas-de-porte plus importants pour couvrir les coûts pour le propriétaire.

L’utilisation du pas-de-porte par le bailleur

Le pas-de-porte est souvent utilisé pour couvrir les frais de négociation et de mise en place du bail. Cela peut inclure les frais de documentation, les frais de dépôt de garantie et les frais d’avocat.

Il peut également inclure des frais d’amélioration de l’espace commercial. Cela peut inclure des frais de peinture, de revêtement de sol ou de mise en place de systèmes de climatisation et de chauffage.

Enfin, le pas-de-porte peut être utilisé pour couvrir les frais liés à la mise en place de l’entreprise, tels que les frais de marketing ou de publicité.

Avantages du pas-de-porte pour le locataire

Le pas-de-porte peut être considéré comme un investissement à long terme pour le locataire, car il peut augmenter la valeur de l’entreprise.

Les locataires peuvent consulter un avocat spécialisé en droit commercial pour obtenir des conseils sur les meilleures options pour eux. En fin de compte, le bail commercial et le pas-de-porte sont des éléments clés de la législation du bail commercial qui méritent une attention particulière pour assurer la réussite et la durabilité d’une entreprise dans un espace commercial.